Où cours-tu ?

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Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi ?

 


Par Pierre-Paul Delvaux



Vous avez bien entendu ? C’est fulgurant !

 

Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi ?

 

Je vous propose ces mots alors que les circonstances extérieures nous imposent le confinement. C’est peut-être le moment de s’arrêter et de descendre en soi-même.

 

Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi ?

 

Ces quelques mots sont d’un mystique de langue allemande du XVIIe siècle, Johannes Scheffler, poète, théologien, médecin, mystique qui a publié sous le pseudonyme d’Angelus Silésius.

 

Il écrit le plus souvent des poèmes très courts – souvent des dystiques – deux vers. Une poésie très ramassée qui invite à la réflexion.

 

Pour aller plus loin, une allusion à la tradition conteuse que je pratique. Nous, nous savons qu’il y a 7 dimensions. Nord/Sud/Est/Ouest cela fait 4. Le haut et le bas cela fait 5 et 6. Et finalement la 7e dimension qui est l’intérieur de l’humain : l’espace du dedans. Un espace qui n’est pas toujours très fréquenté.

 

L’espace du dedans peut faire peur. A juste titre quand on pense que nous sommes ombres et lumières.

 

Mais je crois qu’on peut s’aventurer dans cet espace du dedans avec un point de repère : 

Ce point de repère le voici : la vie est mouvement. Donc tout ce qui nous enferme est malsain

Tout ce qui nous raidit est dangereux : la peur et tout ce qui l’accompagne, les simplismes, les rumeurs, l’agitation. La vie est mouvement et non agitation. La vie est multiple, complexe et non simpliste.

 

La sagesse juive nous donne une indication très simple mais riche de sens : Elle dit qu’une réponse n’épuise pas la question… Le réel est toujours plus riche que nos réponses. Au-delà de nos réponses, il y a toujours d’autres possibles...

 

Et pour aller vers le dedans de l’humain, rien de tel que le silence, que la lecture, l’écoute, l’émerveillement des yeux, des oreilles et de tous nos sens…

 

Profitez-en pour fréquenter les grandes œuvres de notre partimoine. On ne perd jamais son temps quand on fréquente des chefs d’oeuvre. Ils sont parfois un peu difficiles, mais quelle richesse…

 

Écouter, lire, savourer, prendre du temps, s’apaiser :

 

Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi ?

 

Comme l’a écrit, pour nous, au XVIIe siècle, Angélus Silesius