Eglise

L'EGLISE



DOGMES ET DOCTRINES 


Le protestantisme libéral affirme que la véritable Eglise, invisible, est constituée par tous ceux qui s'efforcent de pratiquer la volonté de Dieu dans l'esprit de Jésus-Christ révélé par l'Evangile. Dieu seul les connaît. Le protestantisme libéral n'accorde qu'une valeur relative aux institutions ecclésiastiques.


Le protestantisme libéral estime que la Vie inspirée par le souffle de Dieu et par l'enseignement de Jésus déborde toutes les doctrines humaines, toutes les croyances, toutes les formules, tous les systèmes ecclésiastiques.


Le protestantisme libéral se réclame de la tradition protestante et de son œuvre réformatrice qui tend à faire retrouver aux fidèles la pureté et l'efficacité du message évangélique.


Le protestantisme libéral est convaincu que tout homme est appelé par Dieu à vivre selon sa volonté. Cet appel donne un sens à notre vie; c'est notre vocation d'hommes d'y répondre ou non.


Les diverses Eglises ne sont que des instruments parmi d'autres et ne doivent pas devenir une fin en soi (ecclésiolâtrie). Elles doivent se réformer en permanence afin de rester des instruments de progrès spirituel et social. Le protestantisme libéral combat sans cesse pour qu'elles soient largement ouvertes.


Le protestantisme libéral juge légitime qu'il y ait diversité de traditions et de formes cultuelles correspondant à des mentalités et des cultures différentes. Il est ouvert au dialogue avec tous les hommes épris de vérité et de justice, pratiquants sincères d'autres religions. Il est favorable à un rapprochement des fidèles dans la diversité même des traditions. Pour lui, la diversité des Eglises ne saurait faire obstacle à la communion, qui est reconnaissance et respect de l'autre dans ses particularités.


Quant à l'unité chrétienne, le protestantisme libéral pense qu'elle ne peut être que spirituelle, non pas institutionnelle ni doctrinale. Elle doit engendrer l'action. Grâce à la liberté de conscience qu'il s'agit de sauvegarder, les chrétiens doivent s'unir par-dessus les barrières ecclésiastiques et doctrinales afin d'œuvrer au bien de l'humanité.


Le protestantisme libéral s'élève donc contre tout abus d'autorité, qu'il soit d'ordre ecclésiastique ou doctrinal. Il adopte une attitude très réservée à l'égard des dogmes proclamés par les Eglises chrétiennes. Il sait que les formules par lesquelles la foi tente de s'exprimer ne sont que des expressions humaines et insuffisantes du mystère de Dieu. Ces formules empêchent souvent le chrétien de discerner clairement le message évangélique.



FOI ET VIE


La foi est l'expression de notre adhésion et de notre alliance inconditionnelle à Dieu; elle ne peut être que subjective. C'est le fruit du travail que Dieu opère en nous.


Le protestantisme libéral affirme que la foi ne se laisse pas enfermer dans des formules figées (dogmes ou lettre du texte biblique) ni dans des cadres rigides (rituels, liturgiques, ecclésiastiques). Elle est sans cesse découverte, aventure, nouveauté; elle suscite un élan et une recherche inépuisables. Dans cet esprit, la foi prime les doctrines.


Le protestantisme libéral attache du prix à la méditation, apte à l'approfondissement de la foi. Mais l'essentiel est de vivre l'enseignement de Jésus et les commandements qui culminent dans les deux plus grands :

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée » et « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ».


La Réforme nous a rappelé que nous sommes sauvés par la foi et non par les œuvres. Mais la foi implique une consécration de soi-même à Dieu par une vie nouvelle. Elle doit se vivre en intensité et en profondeur, en qualité de vie intérieure et de vie sociale.


Le protestantisme libéral est d'abord une affaire de vie, une attitude existentielle. Il tend à développer le sens de la responsabilité personnelle. Voilà pourquoi la tendance libérale se situe à l'avant-garde et se révèle vitale, non seulement dans le protestantisme mais aussi dans les autres confessions.


Le protestantisme libéral rejette l'utilisation doctrinale du péché originel qui aboutit à ne rien expliquer, à compromettre toute espérance et à diluer la responsabilité personnelle. Au contraire, les hommes sont invités à répondre courageusement à l'appel de Dieu, en pleine connaissance de ce qu'ils sont : « Un mélange de misère et de grandeur » (Pascal).