Sortons de nos Egyptes

Asseyons-nous confortablement et écoutons le culte :



Chacun doit se considérer comme étant lui-même sorti d’Egypte



Par Georges Quenon



Accueil

 

Bonjour à chacune et chacun de vous qui nous rejoignez pour ce culte…


Alléluia. Alléluia.
Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !
Alléluia.

(Ps 117, 24)


Louange

 

Tu veux que nous (L. Deiss ; Eglises Luth de France 1983 ; IV)

 

Béni sois-tu, Seigneur Jésus, toi qui nous appelles à témoigner de ta résurrection jusqu’aux extrémités de la terre. Mais pour que notre témoignage soit digne de toi, vient à notre aide !

Tu veux que nous proclamions que tu es vivant, et nous-mêmes, nous avons peur de la mort.

Tu veux que nous annoncions ta lumière, et nous tâtonnons dans l’obscurité.

Tu nous demandes de parler avec autorité, et nous balbutions d’ignorance devant ton mystère.

Tu veux que nous affirmions ta miséricorde gratuite envers tous les hommes, et nous devons la mendier d’abord pour nous-mêmes.

Tu veux faire de nous des collaborateurs de Dieu, et nous portons le poids de notre propre fatigue.

Qui peut surmonter tant de contradictions, sinon ton seul amour, qui nous appelle malgré nos fautes, et nous fait confiance malgré nos infidélités ?

A toi la gloire, ô Christ ressuscité, avec le Père et le Saint-Esprit, pour les siècles des siècles.

 

Prière d’illumination

 

Approche-toi de nous, Seigneur.  Viens avec ta justice : elle ouvre ce qui est fermé, elle panse et guérit nos plaies.

Rends-nous disponibles pour une recherche toujours plus profonde de ton Évangile. Que jamais le passé ne nous enferme, mais que ton Esprit nous mette en marche

Viens avec ta paix :  elle apaise nos agitations et nous met en mouvement.

Viens près de nous pour que nous puissions sortir de nous-mêmes, pour que nous nous fassions mutuellement du bien, comme Jésus nous en a fait.

 

 

Lecture 1 : Exode 3, 10 à 18

 

Dieu dit à Moïse je t'envoie maintenant vers le pharaon. Va, et fais sortir d'Égypte Israël, mon peuple. »

Moïse répondit à Dieu : « Qui suis-je pour aller trouver le pharaon et faire sortir les Israélites d'Égypte ? –

Je serai avec toi, reprit Dieu. Et pour te prouver que c'est bien moi qui t'envoie, je te donne ce signe : quand tu auras fait sortir les Israélites d'Égypte, tous ensemble vous me rendrez un culte sur cette montagne-ci. » –

« Bien ! dit Moïse. Je vais donc aller trouver les Israélites et leur dire : “Le Dieu de vos ancêtres m'envoie vers vous”. Mais ils me demanderont ton nom. Que leur répondrai-je ?»

Dieu déclara à Moïse : « “Je serai qui je serai.” Voici donc ce que tu diras aux Israélites : “‘Je serai’ m'a envoyé vers vous”.

Puis tu ajouteras : “C'est le Seigneur qui m'a envoyé vers vous, le Dieu de vos ancêtres, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob.” Tel est mon nom pour toujours, le nom par lequel les êtres humains de tous les temps pourront m'invoquer.

Maintenant, va rassembler les anciens d'Israël et dis-leur : “Le Seigneur, le Dieu de vos ancêtres, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob, m'est apparu. Il m'a dit qu'il s'est penché sur votre situation en Égypte et qu'il sait bien comment on vous y traite.

Il a décidé de vous arracher à ce pays où l'on vous maltraite pour vous conduire dans le pays des Cananéens, des Hittites, des Amorites, des Perizites, des Hivites et des Jébusites, ce pays qui ruisselle de lait et de miel.”

Les Israélites t'écouteront.

 

 

Lecture 2 : 1 Corinthiens 5, 7 et 8

 

Purifiez-vous donc ! Éliminez ce vieux levain pour que vous deveniez semblables à une pâte nouvelle et sans levain. Vous l'êtes déjà en réalité depuis que le Christ, notre agneau pascal, a été sacrifié.

Célébrons donc la fête de la Pâque, non pas avec du pain fait avec le vieux levain de la malfaisance et de la méchanceté, mais avec le pain sans levain de la pureté et de la vérité.

 

 

Lecture 3 : Jean 20, 19-29

 

Le soir de ce jour, qui était le premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient fermées, par la crainte qu’ils avaient des Juifs ; Jésus vint, et debout au milieu d’eux, il leur dit : Que la paix soit avec vous ! Quand il eut dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples se réjouirent en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : Que la paix soit avec vous ! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. Après ces paroles, il souffla sur eux et leur dit : Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés, et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus.

Thomas, appelé Didyme, l’un des douze, n’était pas avec eux, lorsque Jésus vint. Les autres disciples lui dirent donc : Nous avons vu le Seigneur. Mais il leur dit : Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets mon doigt à la place des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point.

Huit jours après, les disciples de Jésus étaient de nouveau dans la maison, et Thomas avec eux. Jésus vint, les portes étant fermées, et debout au milieu d’eux, il leur dit : Que la paix soit avec vous ! Puis il dit à Thomas : Avance ici ton doigt, regarde mes mains, avance aussi ta main et mets-la dans mon côté ; et ne sois pas incrédule, mais crois ! Thomas lui répondit : Mon Seigneur et mon Dieu ! Jésus lui dit : Parce que tu m’as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru !

 

Prédication

 

Nous sommes une semaine après Pâques et comme nous venons de le lire dans l’Evangile de Jean (texte du jour) les disciples étaient également une semaine après Pâques du moins à la fin du texte.

Voici plus d’un mois que nous sommes entrés en confinement à cause de la pandémie qui nous frappe. Dans le texte de Jean, les disciples entrent aussi en confinement, pas à cause d’un virus, mais par peur des représailles des dirigeants religieux juifs.

 

Aujourd’hui, nous allons voyager, entre la Pâque juive, celle de l’Ancien Testament (qui est annoncée dans Exode 3 à travers le récit de vocation de Moïse) et la Pâques chrétienne que Jésus a inaugurée. J’aimerais faire des « allers et retours » entre ces textes, sans oublier les deux versets de 1 Corinthiens, qui nous dit que : « nous sommes une pâte nouvelle, puisque Christ notre Pâques a été immolé » et dans ce « va-et-vient », nous essayerons de tirer quelques pensées, quelques idées pour notre situation aujourd’hui.

En tous cas entre les deux Pâques, celle de l’AT et celle du NT, il y a beaucoup de parallélismes, mais aussi quelques différences, et parmi celles-ci nous pourrions dire qu’à la Pâque juive le peuple va sortir de son confinement d’Egypte où il est esclave, il va se mettre en route vers la liberté, tandis que dans la Pâques du Nouveau Testament les disciples vont entrer dans le confinement, en tous cas au début, à cause de la peur des juifs. La Pâques chrétienne nous trouve un peu spectateur tandis que dans la première Pâque juive celle de l’Ancien Testament le peuple est, tout de suite acteur. Mais dans la Pâques du Nouveau Testament, Jésus vient, au milieu de ses disciples dans la chambre haute, dans ce climat d’enfermement, dans la nuit, dans la peur, que fait Jésus ?  Il vient, il se tient debout, à deux reprises il leur donne la paix, il souffle sur eux, il leur donne une vie nouvelle, un ordre nouveau, il va les déconfiner et puis il va parler à Thomas.

 

J’aimerais dans un premier temps, à partir d’Exode 3, vous partager une de mes lectures, une lecture juive de la Pâque, nous en tirerons des enseignements pour nous aujourd’hui.

J’aimerais faire trois remarques sur cette Pâques juive et chrétienne. Ces 3 remarques sont tirées de la « Hagadah » qui est une série de récits racontant l'histoire et les péripéties des hébreux menant à leur exil d’Egypte. Récits tirés de la Bible hébraïque notamment du texte de l’Exode, et lus pendant le Seder, le repas de la Pâque juive, et qui contient les rites à pratiquer durant cette lecture.

Dans la Hagadah il y a une phrase importante qui constituera le point de départ des trois remarques : « Chacun doit se considérer comme étant sorti d’Egypte »

Dans le langage du Nouveau Testament cela se traduirait : chacun doit se consdérer comme sorti du lieu d’enfermement, de peur, de doute, de tout ce qui l’étouffe, l’opprime, l’écrase….

 

Voici ces trois remarques que je développerai par la suite :

 

  • Le « NOUS » intergénérationnel »
  • Nous considérer comme étant sorti d’Egypte »
  • Nous libérer de l’Egypte qui est en nous. (L’Egypte qui est bien sûr, une figure, un symbole, n’est pas seulement extérieur à nous, mais aussi en nous, dans nos pratiques internes et nos manières de voir les choses)

 

Première remarque : « Le NOUS » intergénérationnel

 

Tant apprécié dans la lecture juive de leur histoire, ce nous intergénérationnel peut aussi nous apporter beaucoup de sens dans ce que nous vivons.

 

A travers ce qui est arrivé aux générations avant, nous, ce qui est arrivé aux patriarches, aux ancêtres, que ce soit à la sortie d’Egypte ou à d’autres moments de l’histoire sainte, c’est à nous-mêmes que cela est arrivés disent les Rabbins. Nous devons réaliser que nous étions dans les générations qui nous ont précédés, comme nous serons aussi présents dans les générations futures.

Il y a un NOUS :

  • Nous dans le passé ;
  • Nous dans le présent ;
  • et aussi « Nous » avec les générations à venir. Même si nous ne vivons ni dans le même contexte historique, ni géographique. Nous étions et sommes et serons dans le nous intergénérationnel. Ainsi, nous disent les juifs : quand le Pharaon a fait jeter les enfants dans le Nil, c’est nous qui étions aussi jetés dans le Nil, dans la Shoah de même, nos parents ont vécu la Shoah, nous aussi et les générations suivantes aussi, et nous pourrions continuer, nous les chrétiens en disant : dans le Christ en croix, nous y sommes aussi ou encore devant le tombeau vide, nous y sommes aussi, etc…

 

Ce « NOUS » intergénérationnel se retrouve à travers les sacrements que sont le baptême et la Sainte Cène. Ce n’est pas à titre personnel ou individuel que nous sommes baptisés ou que nous mangeons du pain et buvons à la coupe. C’est en tant que corps. Nous sommes reliés à toutes et tous. Et ce NOUS, donne du sens à ce que nous traversons comme épreuves, mais aussi dans nos moments festifs et joyeux. Ce NOUS répond à nos pourquoi dans le malheur, nos traversées de désert, nos doutes. « Il n’y a pas qu’à nous » que ces choses arrivent, elles sont déjà arrivées à nos pères et cela arrivera aussi aux générations qui nous suivent. Nous sommes liés ! nous sommes liés dans les épreuves mais aussi dans les victoires.

 

Deuxième remarque : « Nous considérer comme étant sorti d’Egypte »

 

C’est prendre conscience qu’avant de sortir d’Egypte, nous devons d’abord y entrer et y rester.

Pourquoi y sommes-nous entrés en Egypte ?

Les enfants d’Israël y sont entrés poussés par la famine. Ils ont été poussés par un besoin vital, besoin de vie, et à travers l’histoire de Joseph ils s’installèrent en Egypte, croyant mettre fin à la faim !

Mais avec le temps, ce besoin vital de nourriture va se transformer en « pain de misère » à l’instar de la phrase célèbre que prononce Naomie, dans le livre de Ruth. Elle (Naomie) est allée chercher, dans les plaines de Moab, un pain de misère ».

Pourquoi cela ?

Car l’Egypte est le haut lieu de la consommation, un haut lieu d’asservissement à la consommation et même de surconsommation.

L’Egypte est le lieu du rêve du pharaon : « Les vaches mangent les autres vaches, les épis mangent les autres épis.»

Le Nil, lieu de fertilité et d’abondance, de réussite se nourrit des fils des hébreux, des esclaves. L’Egypte c’est le symbole d’un système économique, c’est ce qui se nourrit de la puissance qui la construit, une construction qui se fait au détriment des faibles et des opprimés. L’Egypte est le symbole d’un système oppresseur. En restant en Egypte, en subissant l’esclavage d’un maître, en devenant corps et âme propriété d’un tel système, notre faim de départ, notre besoin de nourriture, va se transformer en pain de misère. Sortir d’Egypte c’est s’affranchir du puissant pharaon, c’est sortir libre.

Mais l’homme qui se libère c’est l’homme qui devient serviteur de Dieu par l’intermédiaire de la Torah et de l’Alliance avec Dieu. Le paradoxe de la liberté c’est s’assujettir à la Torah, pour s’assujettir de toutes les autres formes de dépendances dont nous n’avons plus conscience et avec lesquelles nous n’avons plus de distance et donc qui vont devenir des idoles.

L’étude de la Torah, de la Parole de Dieu, étude à toujours renouveler, va briser les gestes répétitifs, les pulsions de mort, et ainsi renouer avec notre liberté, notre désir de vie.

Difficile liberté dont on ne perd pas espoir de l’acquérir un peu plus chaque année. C’est aussi une belle phrase de la Aghadah : « Cette année esclave, l’an prochain libre ». Ce qui souligne le travail incessant pour arriver à la liberté. Nous ne l’acquérons jamais, elle est toujours à poursuivre.

 

Troisième remarque : Nous libérer de l’Egypte qui est en nous.

 

L’Egypte n’est pas qu’un système extérieur à nous, mais elle est aussi en nous, c’est un système intérieur, dans nos cœurs.

Ainsi se libérer de l’Egypte, c’est sortir l’Egypte qui est en chacun de nous. C’est retrouver une liberté intérieure. C’est quitter la servitude qui est dans notre propre être, se libérer de ses habitudes. Du « vieux levain » dira Paul dans la première aux Corinthiens, dont nous avons lu deux versets tout à l’heure.

C’est aussi se libérer de notre dogmatisme ecclésial et littéralisme biblique qui nous font passer à côtés des perles de l’Evangile et nous enferment en nous-mêmes.

C’est sortir de nos égoïsmes, de notre narcissisme, ...

C’est guérir de nos deuils, du moins les dépasser, c’est sortir de nos amertumes, nos désirs de vengeance.

Sortir l’Egypte de nous-même c’est se libérer de ces servitudes qui nous suivent tout au long de nos vies.

L’Egypte, nous l’aurons bien compris, n’est pas un pays, c’est un état d’esprit, c’est « l’état d’étroitesse » « Mitsraïm » état de tension, de crispation, de dépression.

Et les disciples en entrant dans les peurs, les crispations, et en s’enfermant dans la chambre haute entrent aussi en quelque sorte « en Egypte »

Mais petit clin d’œil humoristique et retournement de l’histoire : dans la Pâque juive (AT) ce sont les juifs qui sont victimes de l’enfermement, tandis que dans la Pâques chrétienne ils sont les maîtres de cet enfermement. Nous pouvons être ainsi à la fois oppressés et oppresseurs. Là aussi nous avons à travailler à notre libération, à regarder autrement les autres, le monde et nous-mêmes.

Nous sommes donc invités à sortir de nos Egyptes et à faire naitre la liberté.

 

Pour terminer j’aimerais revenir à ce texte de l’Evangile de Jean. C’est la nuit, les disciples sont sur le « qui-vive », dans la peur, leur vie est contestée

Jésus est là, il donne sa paix. Tout d’abord dans une première rencontre. Le texte de Jean en comprend deux à huit jours d’intervalles. Dans la première rencontre Thomas n’est pas là, il y sera dans la seconde, c’est ce qui marque la différence entre ces deux récits.

Dans la première rencontre Jésus donne à deux reprises la paix, puis il souffla sur eux et leur dit : Recevez l’Esprit Saint. En effet il leur avait promis de ne pas les laisser seul ni orphelin.

Il leur envoie son Esprit, en hébreu c’est le souffle, le vent. A ces gens qui sont à bout de souffle, à ces gens qui ont le souffle coupé par leur peur et leur angoisse, Jésus donne un nouveau souffle. Je ne voudrais pas passer à côté de cette belle image et ce parallélisme avec notre épreuve actuelle du Covid 19 qui coupe le souffle, nous essouffle, mais Jésus vient avec un autre souffle, un nouveau souffle qui redonne vie et espérance. C’est le souffle de sa parole, le souffle de la Torah

En hébreu il y a trois mots pour définir le souffle de Dieu sur nous : nefesh, rouah et nechama.
C’est l’un des grands thèmes de la Kabbale, très souvent commentés, je ne cite qu’une interprétation, le mot :
- Nefesh définit une personne vivante, la puissance à partir de laquelle le corps s’est édifié. Le monde de l’action.
- Rouah c’est la transmission de la vie, l’inspiration. C’est un souffle entre l’Infini et notre incarnation.
- Et Nechama représente la dimension de l’infini, c’est l’expiration. Le souffle qui nous rend autonome.

Voilà l’Esprit qui nous tient debout. L’Esprit qui malgré nos peurs et nos incrédulités nous pousse dehors pour témoigner de la vie du Christ. Les trois souffles dont nous avons besoin, réunis dans le souffle du Christ sur nous quand il dit « Recevez le Saint-Esprit ! »

Et ensuite Jésus va vers Thomas, car celui-ci n’était pas là quand le Christ était apparu aux autres la première fois et malgré le témoignage des autres il avait dit : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets mon doigt à la place des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point. »

On a souvent donné à Thomas un rôle négatif, Thomas c’est l’incrédule, celui qui ne croit pas.

Mais qui ne passe pas par des doutes ? Souvenons-nous du « NOUS » intergénérationnel, ce qui arrive à nos ancêtres nous arrive aussi et arrivera à nos enfants après nous. Thomas : c’est, moi, c’est nous ! Ce qu’il y a de positif en Thomas, c’est qu’il veut faire l’expérience lui-même, il ne veut pas croire un discours même dit avec enthousiasme, lui il veut l’expérimenter le vivre, il veut comprendre lui-même.

Dans nos peurs et pour les dépasser nous avons besoin d’un contact, une intimité directe et personnelle avec le Seigneur, pas de foi par procuration, mais une foi personnelle.

La foi ne s’impose pas, la liberté de s’impose pas, la ferveur de notre alliance avec Dieu ne s’impose pas. La foi est un acte personnel, qui nous libère nous met en marche sur un chemin nouveau.

Quand les enfants d’Israël ont quitté l’Egypte il ont dû immoler un agneau.

En immolant cet agneau, ils se sont séparés de ce qui les retenait le plus en Egypte, souvenez-vous dans le désert ils se souvinrent des marmites de viande et cela a faillit les faire retourner en arrière. Ils vont donc sacrifier ce qui pouvait les retenir du pouvoir, du système oppresseur Egyptien.

Paul utilisera cette même image : « Nous sommes devenu une pâte nouvelle puisque Christ notre Pâques a été immolé »

Veux-tu sortir d’Egypte ? Ne fais aucun cas de ce qui t’y retient.

Purifiez-vous du vieux levain car l’agneau a été immolé. Vous pouvez fêter votre libération et vous considérer toujours un peu mieux comme sorti d’Egypte et libre.

Amen

 


Prière d’intercession

 

Tes mains se sont ouvertes pour nous,

 

O Dieu, Père de notre Seigneur Jésus-Christ, notre Père, tes mains se sont ouvertes pour nous, et nous voulons t'en bénir.

Pour la communion de l'Eglise où ton amour nous accueille et nous unit, Seigneur, nous te bénissons.

Pour ta parole vivante : lumière, nourriture et vie, que ton amour nous a dispensée, Seigneur, nous te bénissons.

Pour cet être nouveau que tu viens de dresser en nous vers ton Royaume et ta justice, pour cette œuvre de ta seule grâce, Seigneur, nous te bénissons.

 

Et maintenant, nous voulons te prier, remettre entre tes mains tous ceux que l'amour du Christ a confiés à notre amour.

Pour nos bien-aimés, pour tous ceux que nous te nommons à cet instant dans le secret de nos cœurs, nous te prions : Seigneur, sois avec eux.

Pour tous les hommes, en particulier les douloureux, les solitaires, les accablés au cœur lourd, nous te prions : Seigneur, sois avec eux.

Pour notre peuple, pour tous les peuples qui sont dans la peur de la contagion, nous te prions pour tous ceux et celles qui soignent mais aussi pour celles et ceux qui sont en première ligne, et ils.elles sont nombreux, nombreuses. Seigneur augmente la solidarité et donne-nous nous de sortir de cette crise en retenant ce que nous aurons appris sur l’essentiel de la vie.

Bénis ainsi les peuples dans leur marche prophétique vers la Patrie fraternelle, nous te prions : Seigneur, sois avec eux.

Pour notre Eglise et pour toutes les Eglises, pour ceux qui savent ton amour, pour ceux qui te cherchent, pour ceux qui te méconnaissent, nous te prions : Seigneur, sois avec eux.

Et tous nos cœurs, unis dans la même foi en toi et la même consécration à ton service, élèvent vers toi, dans la communion de l’Église universelle, la prière totale :

 

Notre Père...

 

Bénédiction

 

Que le Dieu de tendresse qui a levé Jésus d’entre les morts,

Fasse lever en nous ce qui est mort et nous conduise à la Vie !

Le Seigneur est avec nous tous !